Outil

De la parole à l'action

Le cercle de parole n’est réellement utile que lorsque la parole se mêle à l’action.

L’écueil à éviter est que des choses soient dites, annoncées, et qu’elles ne se réalisent ensuite pas. Le risque est en effet que s’installe l’idée d’une parole comme façade de liberté, d’une parole hypocrite derrière laquelle se cache un monde fait de rapports de domination, ou un monde ne laissant pas de place à l’action collective et la recherche du bien commun. Pour éviter cette dérive régulière, il est nécessaire de donner une place toute particulière à l’action. Cela se fait, dans l’ordre du jour, par une attention au « qui fait quoi? ». Cela se fait par le biais d’une réflexion la plus réaliste possible sur ce qu’il sera possible de faire vraiment. Cela se fait par une prise au sérieux du travail nécessaire entre deux cercles.

Prise de décision

Pour passer à l’action, il est nécessaire de voir de quelle manière on prend les décisions. A cet égard, il y a de nouveau plusieurs «écoles». Une première option est en effet de considérer que, s’il y a désaccord, on va voter. Après un ou plusieurs tour de cercle, on passe alors à la prise de position, soit à main levée, soit par vote secret. L’usage du vote est délicat dans un cercle de parole. En effet, il a tendance à diviser le groupe et parfois à l’organiser en relations de domination ou en réflexes communautaires: les relations de loyauté et rapport de force s’organisent et jouent un grand rôle dans la prise de décision, au point de régulièrement supplanter les discussions réelles sur le bien commun. Même lorsqu’on décide de recourir au vote, il faut donc le faire avec beaucoup de précautions et d’attention pour éviter ce genre de dérive. Il s’agit de le faire surtout uniquement lorsque les débats n’ont pas réussi.

A l’école, le recours au vote n’est en fait pas obligatoire. Une seconde position est sur cette nase de se dire que le but est l’action collective qui fait consensus. Et, si d’aventure on n’y arrive pas, il y a une personne responsable de la décision à prendre. Si un cercle en classe ne permet pas de consensus, il s’agira alors que l’enseignant responsable du groupe prenne une décision en expliquant pourquoi. Ce n’est pas forcément un souci car, à la base, le cercle n’est pas un espace démocratique. C’est un lieu de concertation et de participation citoyenne, ce qui n’est pas tout à fait identique.

Réunions pour débattre et réunions plus pratiques

Passer à l’action suppose, entre deux cercles, d’avoir le temps de mettre en place les décisions prises. Cela suppose, pour l’adulte de référence, de donner de l’énergie pour s’assurer que les actions décidées prennent place. Plus les élèves sont autonomes et ont assimilé les compétences pratiques, plus ce travail est facile. A l’inverse, il arrive souvent que les jeunes aient besoin d’un gros accompagnement pour être conséquents dans leur passage à l’acte. Dans tous les cas, il est fondamental de bien juger l’accompagnement nécessaire pourque l’action prenne place. Sinon, les participants comprennent trop souvent que la discussion était inutile puisqu’elle n’a pas débouché sur des éléments pratiques suffisants.

Il arrive régulièrement que, entre deux réunions, le temps ait manqué pour que le passage à l’action « suive ». Lorsque c’est le cas, il ne faut pas hésiter à remplacer une réunion de discussion par un temps de travail concret sur les projets à mettre en place. En une équipe ou en plusieurs, on se met alors au travail pour avancer dans la mise en place la plus concrète possible des décisions.

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