C’est un argument qui consiste à soutenir qu’une position est bonne parce qu’il en a toujours été ainsi. Ex : - Dans l’école, il faut enlever ses couvre-chef, parce que, en Belgique, c’est une règle de politesse lorsque l’on rentre quelque part de se découvrir. - Je vais me marier avec quelqu’un de la même culture et de la même religion que moi parce que chez nous c’est comme ça qu’on doit faire.
L’argument de la tradition a pour lui qu’il est forcément une possibilité puisque, forcément, il en a déjà été ainsi. Inversement, aller à l’encontre de la tradition, c’est risquer d’apparaître comme un « rêveur », quelqu’un qui cherche un monde plus juste et qui va rencontrer le dur réalisme de la vie.
Il est facile de contrer de manière brute l’argument de la tradition, en citant l’immense liste des progrès de l’humanité qui s’y sont d’abord heurtés: les sciences et leurs positions, les droits des femmes et des hommes… Il est cependant important de le faire avec finesse car l’idée que “quitter la tradition consiste forcément à progresser” revient à répondre à poncif avec un autre. C’est pour cette raison qu’il peut être bon de commencer par une dénonciation simple de la tradition de l’autre pour ensuite revenir à des arguments de fond sur la question posée avec des phrases du genre :
En dehors de l’habitude, qu’est-ce qui fait vraiment qu’il est important d’enlever son couvre-chef?
Quel est l’intérêt de se s’unir avec quelqu’un qui est proche culturellement de nous, ou au contraire très éloigné?
Enfin, il n’est pas inutile de répondre à la tradition en pointant l’évolution des contextes et des situations envisagées. D’une certaine manière, c’est parce que la vie est en continuelle évolution qu’il est fondamental de chercher à s’adapter.