La rédaction d’une réflexion est un moyen intéressant de pouvoir revenir sur des événements « à froid » quand les émotions ont pu retomber. Donner à chacun l’occasion de s’exprimer sur les faits qui se sont déroulés est essentiel, et cela peut passer par l’écrit. La rédaction d’une fiche de réflexion permet à l’auteur des faits d’analyser la situation, les conséquences de ses actes et l’amène à se mettre à la place de celui qui a subi son comportement. Cet outil peut être utilisé dans une démarche de médiation.
Dans un premier temps, il est important que le jeune puisse identifier les faits qui ont été problématiques et cibler quelle règle a été enfreinte. Cette étape est importante pour permettre à l’élève de se défendre vis-à-vis des faits qui lui sont reprochés. Il est nécessaire, pour cela, d’aider le jeune à se placer dans une posture d’observateur de la situation à l’image d’une caméra qui aurait enregistré la scène. Il n’est pas simple d’être factuel tant les émotions peuvent être vives, c’est pourquoi il peut être intéressant de permettre au jeune d’être accompagné par un grand frère, une grande sœur ou un adulte dans sa réflexion.
Lorsque les faits et les protagonistes ont été identifiés, la seconde étape de la réflexion est de pouvoir mettre des mots sur les émotions en présence dans la situation. Pour faciliter ce travail et développer chez le jeune une posture bienveillante et empathique, la CNV (Communication non violente) est un outil intéressant à amener en amont dans les classes.
Cette troisième étape apporte au jeune une meilleure connaissance de lui-même et des autres. Là aussi, il n’est pas toujours simple de pouvoir cibler les besoins de chacun dans une situation. C’est pourquoi se faire aider par un grand frère, une grande sœur ou un adulte est important dans cette identification. Il existe également des cartes qui peuvent soutenir la réflexion.
La formulation d’une solution qui aurait pu résoudre le problème de départ ouvre la possibilité, pour le jeune, de réagir autrement dans des situations similaires qui risquent de lui arriver à nouveau.
Au regard des éléments qui ont été notés sur la fiche de réflexion et des discussions réalisées avec le grand frère, la grande sœur ou l’adulte qui a accompagné la réflexion, le jeune imagine une réparation. Une question se pose à cette étape : qu’est-ce qui a été abîmé et qui doit être réparé ? Bien souvent, on se concentre sur les dégâts matériels à réparer. Pourtant, dans une situation de violence verbale entre deux personnes, il s’agit de réparer le dommage subit par la victime et l’image dégradée de l’agresseur. L’objectif est d’être juste et mesuré par rapport à la situation problématique.