Les 4 grandes postures éducatives sont donc chacune à la fois positives et nécessaires en même temps que potentiellement négatives. Dans une relation éducative réussie, il est donc important de pouvoir passer de l’une à l’autre tout autant que de cultiver le bon côté de chacune d’entre elles.
Chez les enseignants et éducateurs, il est rare que quelqu’un les adopte toutes avec la même facilité. En avançant, il est souvent indispensable d’apprendre à être davantage autoritaire, ou à l’écoute, « lâchant prise », voire acceptant de donner de vraies responsabilités aux jeunes. C’est une question de chemin et il n’est pas nécessaire de culpabiliser si l’une ou l’autre des positions nous est plus difficile. Il est cependant important de savoir que c’est dans l’équilibre entre les 4 que je joue une bonne partie de notre efficacité éducative.
Les profils des éducateurs et enseignants sont donc variables. C’est d’ailleurs pour cette raison que c’est souvent dans l’équipe que se trouvera l’équilibre difficile à trouver individuellement. Quel éducateur sera meilleur pour cadrer et rappeler les règles? Quel autre sera plus à l’aise pour prendre des temps d’écoute individuels? Ou pour construire des partenariats? Voilà des questions importantes à se poser collectivement. La discussion n’est d’ailleurs pas toujours facile car les«autoritaires» reprochent souvent aux autres de leur faire jouer le«mauvais rôle» puisque c’est toujours à eux de rappeler les règles.Les sauveurs se disent à l’inverse «qu’il faut savoir faire preuve de souplesse et de compréhension», reprochant implicitement aux premiers d’être trop rigides. Ces reproches mutuels sont bien compréhensibles. Ils peuvent cependant nuire aux bonnes relations entre collègues et dès lors diminuer la complémentarité des uns et des autres autant que leur efficacité collective.