Le cool

Elle est constructive lorsque, comme l'image le montre, le cool garde un œil sur les jeunes dont il a la charge et mesure le moment opportun pour intervenir. A bien y réfléchir, cette manière d’être « cool » est d’ailleurs l’objectif de toute stratégie éducative : que les jeunes soient suffisamment autonomes et armés pour bien se comporter les uns avec les autres sans l’aide directe des adultes. D’une certaine façon, plus un groupe va bien, plus il est possible d’adopter cette attitude de « laisser faire »car les élèves sont autonomes.

Attention, même quand un groupe est en difficulté, il est en fait incontournable de laisser des libertés à certains moments. Lorsque, face à un groupe en souffrance, on ne laisse aucune marge de manœuvre et d’autonomie, se produit en effet une réaction de pression croissante qui finit toujours par éclater quelque part. Dans les écoles, ces espaces de décompression sont en général les toilettes, la sortie ou tous les « recoins » qui, parce que cachés, sont forcément plus difficiles à contrôler.

La posture du «cool» a aussi une version négative. Celle-ci prend. place lorsque, au lieu de mesurer les espaces d’autonomie dont ont besoin les jeunes, on bascule au contraire dans la négligence. Face à des comportements. problématiques, on abandonne et on laisse faire. La frontière entre le cool et le laxiste est bien sûr floue puisqu’elle dépend d’une limite subjective entre les comportements attendus par l’école et ceux que sont effectivement capables d’adopter les jeunes. Il n’en reste pas moins que, lorsqu’une équipe abandonne ses missions pour laisser s’installer des cycles comportementaux négatifs, l’école devient trop rapidement un espace de non droit en même temps qu’une zone éducativement abandonnée.