Lorsqu’un conflit oppose un jeune et un adulte de l’école, la médiation est un outil précieux.
Loin de déforcer l’autorité de l’adulte, elle peut lui permettre de montrer qu’il n’a pas peur de s’expliquer devant un acteur extérieur à la classe et dès lors légitimer les décisions qu’il y prend. Elle lui permet aussi de montrer un exemple citoyen aux élèves : en cas de problème, les adultes aussi prennent le temps de se poser, de s’expliquer et de trouver des solutions ensemble.
Si elle est très utile, cette médiation n’en est pas moins délicate pour celui qui la mène. Servir de lien entre un collègue et un élève peut en effet mettre le médiateur dans une position de conflit de loyauté par rapport à son collègue ou, à l’inverse, mettre l’élève dans une position violente si les deux adultes « font groupe » contre lui.
Pour éviter ce travers, il est important que les médiations entre jeunes et adultes soient minutieusement préparées. Si l’adulte n’est pas complètement prêt à jouer le jeu, il vaut souvent mieux que ce rôle ne soit pas joué par un enseignant ou un éducateur, mais par un supérieur hiérarchique, voire par un médiateur externe. Il est également important que la reformulation des faits, l’accord sur ceux-ci et l’objectivation des dommages à réparer soient les plus clairs possibles. Il est enfin fondamental que, encore plus que dans les autres étapes de la démarches, les adultes s’assurent que le jeune comprenne bien la bienveillance qui les guide.
Pédagogie institutionnelle