"Pute", "PD", "sale étranger"... On n'y pense jamais mais il ne faut pas réfléchir longtemps pour se rendre compte que presque toutes les insultes illustrent des rapports de domination.
Dans le cadre d’un cours de diversité culturelle, une animation autour des « insultes »est proposée aux étudiants.
Au départ d’une mise en situation (au volant d’un véhicule, queue de poisson d’un autre véhicule…quelle est la première insulte qui vous vient à l’esprit / dans la file d’un magasin, quelqu’un vous double dans la file).
L’idée est qu’ils ne puissent pas déposer une image mentale de l’intervenant-e qui est le déclencheur de l’insulte…
Il importe de faire un décodage pédagogique (pourquoi cette activité, quel sens lui est donné) et de structurer avec des notions par une approche sociologique (lectures proposées ci-dessus et débattues ensuite).
Le contexte est expliqué devant le groupe, en plénière. D’abord, ils réfléchissent en individuel et notent individuellement les insultes qui leur viennent à l’esprit.
Les insultes sont notées ensuite sans filtre au tableau, devant l’ensemble du groupe. S’en suit généralement une émulation autour des « gros-mots » utilisés.
Une fois le tableau rempli et le groupe ayant déposé l’ensemble des « insultes », il leur est demandé de faire un décodage avec la consigne suivante : entourez toutesl es insultes qui sont : homophobes, racistes, sexistes….
La presque totalité des insultes sont ainsi entourées.
L’objectif principal poursuivi est la prise de conscience de l’intériorisation de systèmes de domination.
En ressort en général qu’on utilise un mot pour un autre, ce n’est pas vraiment ce que l’on veut dire… L’origine du mot ne semble plus coller au souhait de ce qui veut être exprimé. Mais pourtant l’origine des mots permet de prendre conscience d’une certaine vision du monde.
- Article de PeggyMac Intosh « Le privilège blanc »
- Sale Bête, saleNègre, sale gonzesse, identités et dominations, analyse du système des insultes, cahiers antispécistes, n°12, avril 1995